Sujet : « Pourquoi cherchons-nous à être justes Question »

Remarque : Sujet accessible
Analyse du sujet : Réfléchir sur les différents sens de l’expression « être justes »  ( est-ce obéir à la légalité de son pays ? Est-ce respecter l’égalité ? ou l’équité ?)
Le terme pourquoi, suppose de chercher les raisons qui poussent au désir de justice, mais aussi les finalités attendues de l’obéissance à la légalité.
Problème philosophique : Qu’est ce qui est au fondement dans notre rapport à la justice ?

I) Etre juste : une exigence morale
1) Nous cherchons à être justes parce que nous sommes des êtres de raison :
La raison est une faculté de connaissance du bien, du juste, du vrai. En ce sens, l’homme va chercher à être juste parce que cela renvoie à une exigence de sa raison. Par exemple la raison nous ordonnera de traiter de manière égale tous les enfants de la classe.
2) Etre juste : un devoir, une obligation
La justice est une responsabilité morale vis à vis de l’autre. Ainsi un père de famille cherchera à être juste vis à vis de ses enfants (respect de l’égal partage), parce que cela est une obligation morale vis à vis d’eux.
3) La justice comme vertu
Par une pratique réitérée de la justice (respect de l’égalité, obéissance à la légalité), le sage devient un vertueux juste. Cette disposition à la justice s’acquiert par un rapport continu à la justice. Le vertueux cherchera à être juste dans le but d’accroître sa vertu.

II) Les bienfaits du comportement juste :
1) La perception des effets négatifs de l’injustice conduit les hommes à chercher à être justes :
En effet, lorsque la légalité n’est point respectée, ou n’existe plus, cédant la place aux rapports de force, lorsque l’inégal partage des biens, des honneurs devient monnaie courante ; il s’ensuit des séditions, un chaos social. C’est dans le but d’éviter autant de conséquences que nous cherchons à être justes.
2) Les bienfaits de la justice :
La légalité contribue à la défense de l’intérêt général ( la loi est l’expression de l’intérêt général). Obéir aux lois de son pays , c’est contribuer à la bonne marche des affaires publiques, et à l’essor d’une certaine justice. C’est après avoir pris conscience des bienfaits de la justice ( pacification de la vie sociale, stabilité et harmonie sociales) que les hommes désirent être justes.

III) Etre juste : une apparence dénuée de toute sincérité morale ?
1) L’anneau de Gygès ( PLATON)
Si nous avions un anneau qui nous donnerait le pouvoir magique d’être invisible, serions nous justes ( respect des lois, pas d’atteinte à la vie d’autrui, etc..) ?  Il semblerait que la réponse est non. Nous sommes justes donc parce qu’il y a le regard d’autrui, la peur d’être découvert.
2) Etre juste  relève t-il de l’impératif hypothétique ? (KANT)
L’impératif hypothétique implique un calcul d’intérêt, une condition (si tu ne veux pas aller en prison, alors sois juste), contrairement à l’impératif catégorique qui est une injonction inconditionnelle de la raison ( tu dois être juste). Etre juste relèverait du premier impératif.