Sujet n° 2 : «  Pourquoi n’a t-on pas le droit de se faire justice soi-même Question »
    (Djibouti, Bac L, 2005)

Remarque : Sujet dans l’ensemble accessible et ne présentant une grande difficulté
Analyse du sujet : Ne pas tomber dans le piège qui consiste à mal comprendre l’expression « se faire justice soi-même » , qui renvoie à la vengeance personnelle, au fait de s’arroger  le droit d’exécuter seul la sanction à appliquer à celui qui nous a fait du tord. Le terme « Pourquoi »  implique la recherche des arguments qui discriminent ce prétendu droit à la vengeance personnelle.
Problème philosophique : Qui a le droit de venger ?

I) Se venger : un acte d’impulsivité et non de raison
1) Se venger , c’est céder à ses sentiments de colère, de haine ; c’est se laisser emporter par la force émotionnelle, là où la raison doit faire le point . Agir ainsi c’est dénaturer l’essence de la justice et faire d’elle une réalité qui se conçoit selon l’émotivité.
2) La vengeance personnelle est disproportionnée :
En effet en nous vengeons, nous faisons subir à l’autre plus de tords qu’il nous en a causés (ex : le tuer alors qu’il nous a juste volé un bracelet). Cette disproportion entre le tords commis à notre encontre, et notre réponse de vengeance, vient du fait que nous avons cédé à notre impulsivité et que nous avons oublié d’écouter le calme de la raison. Par conséquent, la vengeance personnelle introduit une nouvelle injustice : il est injuste de supprimer une vie entière pour un bracelet.
3) Limite de la loi du talion ( œil pour œil , dent pour dent) :
Symbole de la vengeance parfaite, l’application aveugle de cette loi risque problème : vais-je réclamer qu’on enlève la dent de mon camarade qui, par accident , m’a cassé une dent lors d’un match de foot ? Il faut regarder selon la raison, l’intentionnalité de l’acte.

II) Les dangers de la vengeance personnelle :
1) L’engrenage de la violence
Ma vengeance sur l’autre entraîne la vengeance de sa famille à mon encontre . On entre ainsi dans un cycle infernal de la vengeance. La vengeance personnelle loin de résoudre le problème, complique les choses.
2) La remise en cause de la cohésion sociale :
Ce cycle déchaîné de la vengeance, menace l’unité du corps social. La société tout entière est prise dans le piège de la violence née de la vengeance. Une société qui préconise la vengeance personnelle, est une société vouée à sa disparition.

III) L’institutionnalisation de la vengeance par l’Etat :
1)Le rôle du Juge, tiers impartial
Seul, le juge qui parle au nom de la justice, est habilité à venger. Il compense, répare, dédommage la victime et punit le coupable. Le juge symbolise l’impersonnalité de la vengeance. Il est le représentant de l’Etat.
2) Le rôle des institutions internationales ( l’ONU, L’UA, etc..)
Un Etat ne se venge pas sur un autre Etat : il sollicite l’arbitrage des instances internationales censées juger , condamner et venger. La pacification du monde en dépend.