Sujet : « Quelles conceptions de l’homme, l’hypothèse de l’inconscient a-t-elle  remis  en cause Question »

Remarque : Sujet difficile.



Analyse du sujet : « quelles conceptions » renvoient à la représentation que les philosophes se font traditionnellement de l’homme (un être pensant, un sujet responsable, un être différent des animaux, etc.)
« A-t-elle remis en cause » : l’emploi du passé composé implique un changement  dans la conception de l’homme (comment l’hypothèse de l’inconscient a-t-elle balayé, bouleversé les conceptions philosophiques antécédentes de l’homme ?).



Reformulation du sujet : Qu’est ce que Freud et ses théories sur l’inconscient, ont changé dans la manière de voir l’homme ?



Problème philosophique : Comment l’hypothèse de l’inconscient a redéfini l’homme ?


I) La remise en cause de la toute puissance et de la souveraineté de la conscience



1) Avant Freud :



La conscience voit l’intériorité du sujet. Elle permet un accès à soi-même, à son intériorité.
Descartes : j’ai conscience de moi même, de ce que si passe en moi (valeur du cogito)

2) Freud et sa critique de la conscience



La conscience est une faculté limitée, faible et qui ne voit pas tout sur l’individu. La preuve en est que chez l’individu il se produit des actes qui sont non  contrôlés et non sus par la conscience (les lapsus, les phobies, etc.)

3) Freud : «  Les données de la conscience sont lacunaires »



Ce que notre conscience voit sur nous est insignifiant, par rapport à ce qui est caché en nous et ce qui se trouve dans l’inconscient. Ainsi la conscience a du mal à saisir la cause et l’origine de mes phobies, de mes comportements compulsionnels.

II) La remise en cause de la connaissance du sujet par lui-même



1) Avant Freud



Il y a la vielle exigence socratique « Connais-toi toi même », à laquelle le sujet humain pourrait répondre. Mais il y a aussi Descartes pour qui le sujet peut être transparent à lui-même : je sais qui je suis (je suis un sujet pensant, qui a tel goût, etc.)…

2) Freud : notre moi nous est difficilement connaissable



En effet, l’individu ne se connaît pas, car si c’était le cas, il connaîtrait les causes latentes de ses rêves, de ses comportements, et il ne solliciterait pas le recours à un psychanalyste censé l’aider à se connaître. Notre être profond nous est caché, voire inaccessible à la conscience.

III) La remise en cause du rapport aux désirs : maîtrise, liberté et responsabilité



1) Avant Freud :



Le sujet humain est conscient de ses désirs, maîtres et responsables d’eux. C’est lui qui les choisit librement.



2) Freud et la faiblesse de l’homme dans son rapport aux désirs



Selon Freud, les désirs de l’homme sont difficilement maîtrisables et la conscience est dominée par des désirs qu’elle ne peut arrêter (cf. : les pulsions très fortes telle que la cleptomanie, la pyromanie).
Freud va écrire : « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison ». Cela revient à dire que notre conscience ne contrôle pas nos désirs. Et ainsi le sujet devient dépossédé du contrôle de ses désirs.

3) Le poids de l’inconscient sur la liberté :

La liberté consiste à s’autodéterminer de manière consciente. Mes actes sont libres quand ils reflètent mes choix conscients. Cette conception de l’homme libre devient remise en cause avec le déterminisme psychologique freudien (le tueur en série n’est pas libre de ses actes, car il serait déterminé par des mobiles inconscients). De même dans le fait déterminé par un sur-moi inconscient, revient à être déterminé de manière contraignante (donc non-libre).