Remarque : Sujet assez difficile. Analyse du sujet : Il faut s’interroger sur le verbe humaniser (accomplir ? réaliser ? l’homme ?). Le travail doit saisi dans sa double acceptation d’activité à la fois pénible, mais en même temps source de bien-être et de réalisation. Problème philosophique : Quelle valeur philosophique le travail a-t-il pour l’homme ?
I) Le travail, moyen d’humanisation de l’homme :
1) Le travail est une spécificité humaine : Seul l’homme travaille, car le travail est une activité consciente, qui implique la représentation d’un but à atteindre. Il est différent d’une simple activité instinctive d’appropriation de la nature comme c’est le cas chez les animaux. En ce sens, il est l’expression de l’humanité et de l’intelligence de l’homme.
2) Le travail comme moyen d’accomplissement de soi : En travaillant, l’homme se construit, se développe, et se réalise dans son travail. Il y trouve épanouissement, plaisir et réalisation de ses désirs. Privé de travail, l’homme se sent privé d’une chance de s’accomplir comme homme, c’est à dire comme quelqu’un voulant se réaliser dans un travail dans la société et dans le monde
3) La valeur morale du travail : En travaillant, l’homme est à l’abri de plusieurs vices : l’ennui, la paresse, la dépendance à l’égard des autres, la délinquance. Il devient responsable dans son travail et cherche à donner un sens à sa vie par son travail.
II) Le travail : expression d’une certaine déshumanisation
1) Le travail est l’expression de la misère de la condition humaine : Le travail est une fatalité à laquelle l’homme est condamné, soumis. Dans le travail, il y a une part de subi, et de servitude. Lui est associée aussi, l’idée de torture, de pénibilité. Travailler est une activité empreinte d’une certaine inhumanité (souffrance, servitude)
2) Le travail comme exploitation et comme aliénation Lorsqu’il devient considéré comme une vulgaire main-d’œuvre grâce à laquelle, on réalise d’énormes plus-values, le travailleur y voit dans son activité, une source de déshumanisation, de dépossession de soi. Et de surcroît, astreint à répéter parfois le même geste en usine pendant des heures, le travailleur ressent ennui, abêtissement, et souffrance.
3) La valeur du loisir En devenant dépendant du travail, en vivant pour travailler, en réduisant sa vie, son temps au travail, l’homme y mène infrahumaine. C’est peut être dans des activités intellectuelles, dans le loisir, que résideraient l’accomplissement et l’humanisation de l’homme, et non uniquement dans une activité d’animal laborans (H.Arendt)