Sujet : « La recherche du bonheur est-elle une affaire privée ? »

Remarque : sujet relativement abordable

Analyse du sujet :  Le terme privée insiste sur la dimension privée, personnelle  de cette recherche. Il ne faut pas se lancer dans une réflexion sur ce qu’est le bonheur, sur la manière de l’atteindre, mais montrer la dimension soit privée , soit collective.

Problème philosophique : Qu’est ce qui est au fondement de la recherche du bonheur ?




I) Cette recherche est une affaire privée :

1) Le bonheur est une réalité personnelle

« A chacun sa conception du bonheur », telle pourrait être la devise en matière de recherche du bonheur. En effet la conception du bonheur est une réalité qui varie d’un individu à un autre ( plaisir , argent, santé, amour, loisir).

2) La liberté dans la recherche du bonheur

On ne peut imposer à l’autre un bonheur qui en fait ne refléterait que notre vision des choses, car en agissant de la sorte on ne respecte pas sa liberté. Imposer sous la contrainte un bonheur à l’autre ( ex : forcer sa fille de se marier avec un riche en pensant qu’elle sera heureuse) peut parfois provoquer le malheur de l’autre. Il faut que le bonheur demeure une affaire privée.




II) Cette recherche est une affaire collective :

1) Point de bonheur dans la solitude :

L’exemple de Robinson Crusoé, voué à la solitude est très significatif : il ressent un vide, une envie d’être avec autrui, un besoin de communiquer, et l’absence de toutes ces choses le plonge dans une souffrance. Même si « l’enfer , c’est les autres » , on pourrait dire que le paradis c’est les autres. En effet, c’est dans l’amitié, dans l’amour, dans le fait d’être reconnu, choyé, que l’individu trouve son épanouissement.

2) Le bonheur est politique :

La pensée politique grecque conçoit  la cité comme le cadre d’épanouissement de l’individu. Même si la cité est remplacée aujourd’hui par l’Etat, il n’en demeure que le bonheur reste une affaire politique. En effet, c’est dans le cadre d’un Etat, où il y aurait protection de sa liberté, de ses biens, de sa personne , où il pourrait exercer un métier, avoir des droits ( à l’éducation, à la santé, etc..) , que l’individu peut trouver son bonheur.




III) La recherche du bonheur comme but de la vie et comme devoir

1) Au-delà de sa dimension privée ou collective , la recherche du bonheur demeure un des grands buts de la vie. Pour Pascal « tous les hommes recherchent d’être heureux ». En effet quelqu’un qui vivrait pour la recherche et la réalisation de son propre malheur , serait un individu irrationnel et qui n’existe pas.

2) La recherche du bonheur comme devoir

Comme la recherche du bonheur est une réalité universelle, ne doit-elle  pas être encore plus que cela , autrement dit , n’est-elle pas un devoir ?

Etre heureux, chercher son propre bonheur est un devoir, une obligation envers nous-mêmes. Devient dès lors bannie, toute attitude d’autodestruction, de souffrance provoquée par soi-même. « Cueille le jour » ( Ronsard), telle est la devise dénotant un certain épicurisme, à laquelle chacun doit obéir afin de construire son épanouissement.