AS-EYLA, quand la soif et l'obscurité indignent!
Dans ce gros village de Djibouti, le plus gros de notre république en habitats et superficie, qui a un sultan, un ministre, trois députés, étancher sa soif pour ces milliers de foyers relève d'une question de survie où fausses couches et corvées font bon ménage lorsque les brouettes et les dos des mamans à flot des jerricans flirtent à outrance pour laisser des sequelles sur le placenta et l'utérus.
Ici, ce n'est pas comme au Day où extraire l'eau demande un effort titanesque et des fonds colossaux. Au regard des 150 exploitations agricoles, l'eau est présente partout le long du lit de Gobaad et les nappes phréatiques regorgent d'eau à une hauteur très proche de la surface du sol mais le forage, appelé projet fi'aneh, réalisé de l'autre coté de l'oued tombe souvent en panne à cause des inondations qui le détériorent au passage et des matériels vétustes hors d'usage, d'où l'impossibilité d'acheminer le liquide vers la ville d'As Eyla. Quand presque 10000 habitants, pas moins de 4000 élèves (2 primaires, collège) supportent tant mal que pis ce drame quotidien, il y' a de quoi s’inquiéter pour l'eau devenue la principale préoccupation de ruraux.
L'absence de la fée électricité pousse ces élèves acculés à étudier dans l'obscurité. C'est un véritable dilemme entre risquer sa vue et risquer sa vie? Pourtant,l'EDD aurait tout a gagné en électrifiant le village (création d'emplois, mains d’œuvre,commerces, etc) depuis Dikhil ville qui se trouve à une trentaine des kilomètres hélas.
Le drame chez les politiciens du sud est qu'ils vont plutôt s'acharner sur les manifestants en leur collant des étiquettes que de vouloir soumettre les doléances de la population afin de les régler à l'amiable et de présenter les dossiers au plus haut niveau. Quant aux femmes, elles ont demandé de réorganiser la manifestation en vue de montrer la détresse de la population, l'urgence de la situation et la réalité des choses qui rendent insupportable l'absence des réactions .
A suivre !