Sujet : «  L’inconscient : mythe ou réalité Question »




Remarque : Sujet accessible même si le terme de « mythe » et de « réalité » peuvent connoter une certaine difficulté.

Analyse du sujet : le terme « mythe » renvoie à ce qui est de l’ordre de la non-réalité, du fictif, de l’hypothétique (un mythe n’est pas forcément une histoire vraie). Le terme « réalité » impliquerait que les idées de Freud sur l’inconscient  contiendraient du vrai.

Reformulation du sujet : L’existence de l’inconscient est –elle une certitude ou une hypothèse ?

Problème philosophique : Quel degré de vérité accordé à l’existence de l’inconscient ?




I) L’inconscient comme réalité




1) Les preuves de l’existence de l’inconscient

La démarche freudienne consiste à ne pas affirmer gratuitement l’existence de l’inconscient. Freud va essayer de s’appuyer sur des preuves. En ce sens, sa démarche est scientifique. Parmi les preuves de l’existence de l’inconscient nous pouvons citer : les actes manqués (lapsus, oubli), les comportements compulsionnels (mythomanie, pyromanie), les phobies inexpliquées  (agoraphobie), et les syndromes que la médecine traditionnelle n’a pas pu soigner (névrose, paranoïa). Pour  Freud, l’origine de ces comportements échappe à la conscience : elle a son siège dans l’inconscient




2) la théorie de l’iceberg

L’inconscient serait la partie immergée de l’iceberg, cette partie qu’on aurait du mal à saisir, mais dont les manifestations sont visibles. Si l’inconscient n’existait pas, le sujet aurait du connaître tout sur lui-même (l’origine de ses phobies, de ses comportements inexpliqués).




3) en ce sens « l’hypothèse de l’inconscient est nécessaire »(Freud), nécessaire parce que chez le sujet sain comme chez le sujet malade se produisent fréquemment des actes qui échappent au contrôle de la conscience (lapsus, phobies). Ces actes et leur sens renvoient à une dimension cachée, inconsciente de l’individu.




II) L’inconscient comme mythe




Il faut critiquer, réfuter certaines idées  de  la psychanalyse freudienne à propos de notre inconscient :

1) critique de la théorie de la libido comme moteur inconscient qui détermine la conduite des individus. La libido n’est pas le seul ressort à partir duquel on agit. Un individu peut être déterminé par un idéal de paix, de justice, par autre chose que la libido, ou tout simplement «  par un désir de vivre » (Jung).




2) Critique du sens des rêves (un rêve correspondrait à un désir refoulé, inconscient). Le symbolisme freudien à propos des rêves ne tient pas solidement car un rêve peut signifier autre chose qu’un désir inconscient caché.




3)  Critique de la signification des lapsus : un lapsus ne correspond pas à un désir inconscient, mais peut correspondre à un état de relâchement, de fatigue de la conscience.




III) L’inconscient : un mythe pour la philosophie




1) Critique de l’inconscient par Alain :

Pour Alain, l’inconscient est une réalité mythologique inventée et imaginée par Freud. Même si « l’homme est obscur à lui même », cela ne signifie en rien qu’il y aurait une partie cachée de moi, qui agirait sans mon contrôle et sans ma volonté. Le risque de l’inconscient est de concevoir une dualité du sujet, un refus d’assumer par la suite sa responsabilité morale (on prétextera que j’ai été déterminé par mon inconscient lors d’un acte grave).

Il n’y a que le Je (la conscience) qui agit, pense, en moi.




2) Critique sartrienne de l’inconscient

L’inconscient n’existe pas pour Sartre, tout ce qui existe c’est la mauvaise foi, cette attitude consistant à invoquer une réalité cachée qui serait la cause de mes actes. Toute personne est conscient de ses actes, de ce qui la motive (recherche du plaisir), mais elle veut échapper à sa responsabilité en se réfugiant derrière l’inconscient.