On ne connaît pas trop le sort fait aux minorités, et les Afars perdus dans leurs déserts du nord-est de l'Afrique n'y échappent pas. A eux l'indifférence et l'occultation. Au plus ne suscitent-ils en "littérature" qu'une curiosité malveillante en mal de pittoresque.
En outre, comme d'autres populations colonisées, les Afars n'ont été connus que par raccroc, à partir de centres "civilisateurs" auxquels on attribuait naturellement le rôle moteur.
Ici, la "périphérie" devient centre,et l'histoire, la langue et la société afares, sont directement interrogées pour constituer ce qui apparait comme l'introduction fondamentale à une chresmologie afare.
Le mérite de ce livre est d'envisager dans sa totalité passée et présente une tradition secrète menacée d'oubli, non par le seul biais du texte, mais au travers d'une information historique et sociologique sans équivalent.
Voici donc un ouvrage autant destiné au chercheur en sciences humaines de l'aire couchitique qu'à celui intéressé par les différentes problématiques du style oral, des pratiques divinatoires et de la guerre, dont "Celui qui a les démons", le Ginnili, est l'acteur central, caché et tragique.
Didier MORIN est chargé de recherche au C.N.R.S Né en 1947, spécialiste des langues couchitiques, il a déjà publié un recueil de contes afars et somalis (Contes de Djibouti Edicaf.-C.I.L.F. 1980).
Cliché de couverture: Denis Gérard.
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adlahoJeu 2 Aoû 2012 - 13:25